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We're all mad here...
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2 mars 2012

Tout commence à la fin

page341


L'histoire un soir ressemblerait à quoi, des mots étalés, des maux délaissés, abandonnés au papier, déchirées les amertumes chères au cœur, brisés les questions d'un esprit tourmenté, d'une âme aux abois .
Alors par ou commencer, par ou promettre que cela aura un sens, que cela pourra intéresser, autre que mon être défiguré, abimé, cloisonné, dans son amas de fer, ses butins de verre, d'or envolés, perdus, disparus
Mais peu importe, où commence l'histoire, après tout qui lira, qui comprendra ou pas, qui me suivra, qui m'aimera ou pas, et puis qui, pourquoi ce qui ...
Un peu de moi, un peu de rien, et puis tout une vie qui s'ouvre, une bouche à ouvrir, un cœur à aimer, des bras à étendre, un jour, une heure, pour une minute, ressentir la chaleur ... la chaleur ...

Un joli mot et une envie folle d'être oui, calfeutrée, protégée un peu.

J'ai eu mal, l'envie de se perdre, de se complaire, de se plaire dans la douleur, rime avec la saveur de se vautrer sous terre, et de s'y fondre, languir le désarroi, pleurer des larmes amères, des départs, des attitudes déplaisantes, désespérantes, des angoisses qui traquent le cœur plus fort que soi, plus fort que sa raison, éprouvée, désabusée, la peur d'être sur le fil, de perdre l'équilibre pour de bon...
Et courir vers la folie, la démence d'une fille, qui vit ses crises les nuits ressurgir, l'abattre avec nonchalance et tant de facilité ... oui trop facile de me renverser, de me cuire, de me foutre des coups, toute seule je sais trop bien faire ... je sais trop bien me faire dépérir ...
La falaise et les rails devant moi m'ont souvent attirée, se jeter pour de bon, se livrer au destin fatal, se renverser et basculer, le vide, l'effroi, le carnage ... d'un corps désarticulé ...
Parce que quand ça commence on ne connait pas la fin, non on ne sait pas, est ce que cela va finir, est ce que l'on veut que cela se termine, un cri dans la nuit, un cri sourd, un étau qui nous serre, nous opprime les entrailles, le coup de grâce et puis la respiration saccadée, le cœur aux milles mouvements, l' esprit détraqué, l'esprit congelé, l'esprit n'existe plus, non on ne vit plus, non le temps se presse, le temps s'arrête et non aussi, on attend l'échéance, on prie pour que cela nous arrive sans douleur, sans mal, qu'on en finisse au plus vite, pas envie de souffrir, pas envie que cela dure de trop ce temps de détachement avec la réalité, on est déjà parti ...

Alors la peur, alors les pensées courent vers ceux pour qui on compte un peu, beaucoup, et puis tant pis, on me lira, on me comprendra, on me prendra avec mes mots, avec mes lettres déposées, mes histoires écrites, pour rien, mes cahiers planqués dans un tiroir, ma barrière interdite.

L'histoire pourrait-elle débuter par un truc ressemblant à ça ? Pour comprendre, pourquoi je suis là, pourquoi courent mes doigts sur ce clavier ...
La vie m'échappe tellement, la mort m'attend je sais bien, quand ? où ? elle est là tout le temps...

Alors oui il faut vivre, dévorer ces heures, plancher sur mes feuilles, parcourir mes livres, sombrer dans les mots, les arracher, les soulever hors de ces lugubres artères, le temps de la connaissance, le temps de la délivrance, se sauver de sa masure mortuaire, s'y extraire, raconter l'histoire, raconter comment, est ce possible ? Le jeu est là, les promesses à soi ont leur place.




Tout faire pour réussir, quoi ? se plaire déjà un peu, s'aimer un peu, par où commencer, laisser libre cours aux désirs :

Aux envies les parcourir, la somme des petits plaisirs, les retranscrire, les caresser, les envelopper de douceur, loin des pluies, des orages, des combats sans fin, perdus d'avance.

S'accrocher et continuer, prolonger son temps de respiration ... faire éclore ses étincelles, et battre ses ailes et s'envoler ...
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